Carnet numérique du logement
Une informatique toujours renouvelée grâce à de nouveaux esprits, voilà ce que nous dirions quant aux dernières découvertes et pratiques de nos scientifiques et ingénieurs. Cette fois, l’ampleur est nationale. En 2017, une expérimentation est mise sur pieds pour permettre aux onze lauréats d’étaler 3.040 carnets numériques du logement. Ce sont tout bonnement des instruments informatiques qui réunissent toutes les données nécessaires à l’amélioration de la performance énergétique de l'habitat. Des tests incessants pendant presque une année, avec des propositions et solutions de carnet numérique de tout genre, développés par le Plan de transition numérique dans le bâtiment, pour aujourd’hui en venir à un résultat probant.
11 propositions pour plus de 3.000 carnets numérique du logement déployés sur toute la France
Suite à l’appel à projet en janvier 2017, lancé par le Plan de transition numérique dans le bâtiment (PTNB), il en est sorti 11 lauréats qui ont su partager la même vision et surtout le même intérêt pour l’émergence d’une offre opérationnelle de carnet numérique dans les secteurs résidentiels et tertiaires et ainsi de se lier pour soutenir la rédaction du décret d’application. Durant sa période d’essai, l’outil a été testé sur plusieurs modèles, parmi lesquels figurent 151.000 particuliers et plus de 415 acteurs relais mobilisés comprenant des réseaux de partenaires, promoteurs/ constructeurs, professionnels du bâtiment, dispositifs d’appui à la rénovation, collectivités territoriales, etc.
L’année 2017, et rien que pour la mise à l’essai de cette opération, on a comptabilisé 3,5 millions d’euros d’investissements, soit à peu près 321.000 euros par lauréat. Cet argent sera à 57 % déboursé pour l’essor informatique des solutions. Car le montant moyen pour chaque carnet déployé pendant l’année du test s’élève aux alentours de 6.100 euros.
Numérisation, flexibilité, évolution, attractivité, tous au rendez-vous concernant les carnets numériques du logement
Comment ces lauréats ont décidé d’afficher leur concept ? Sous la forme d’une plateforme numérique. Le carnet numérique du logement sera alors accessible à tout moment, ce qui voudra dire que toutes les informations et données qui y seront stockées pourront être consultés autant de fois que nécessaire à n’importe quelle heure. Un autre critère serait son adaptabilité. Tout simplement, il ne sera pas uniquement dédié aux as de l’informatique, mais à toutes populations ; jusque celles qui se retrouvent difficilement avec les interfaces informatiques.
Cette plateforme est ainsi destinée tant aux particuliers qu’aux professionnels. Elle revêt de trois caractéristiques principales :
- Elle doit correspondre à leurs besoins spécifiques dans le temps tout en garantissant la continuité du service.
- Cette plateforme doit être conforme aux spécificités de l’habitat collectif.
- Elle doit fournir un service d’aide et d’accompagnement.
Les deux premiers critères ont été, dans un premier temps, les priorités. Mais les lauréats se sont vite rendu compte de l’importance de la mise en place d’un système de guidage. En effet, au départ, il a été constaté que les visiteurs et utilisateurs n’étaient pas motivés de chercher les modalités d’utilisation du carnet numérique. Cette constatation a été le premier rendu accordé à cette expérimentation. Plus de la moitié des potentiels testeurs ne se sont pas connectés à l’outil après leur inscription. Voilà ce qui en a été remarqué. Ceux qui ont visité de temps en temps se sont contentés de jeter un rapide coup d’œil sur quelques pages avant de s’empresser d’insérer des informations et documents de base.
Après quoi, les fondateurs ont décidé d’accompagner de près ces usagers, par le biais de guides, de vidéos, de support, de conférences pour faire connaitre l’outil… en plus de systèmes d’alertes et de notifications tous les jours.
Un matériel au profit du secteur du bâtiment
Pratiquement tous les acteurs dans le domaine du bâtiment vont bénéficier du carnet numérique du logement. En ce sens, il a été conçu différents moyens pour que chacun puisse accéder et consulter le carnet, mais aussi, de participer et de l'utiliser. Dans ce cas, il convient de relever des points concernant la généralisation de formats de transmission standards et la confidentialité des données. Plus simplement, il s'agirait de soulever des craintes sur les questions suivantes : Comment est assurée la protection des données personnelles ? Comment est géré l’accès aux données ? Comment prévenir de l’utilisation des informations par d’autres utilisateurs ou alors d'éventuels piratages lors de la transmission des données à des fins de Big data garantissant l’anonymisation de ces données ? Effectivement, il est tout à fait normal de se poser ces questions qui ne l’oublions pas, sont d’une importance capitale pour la bonne marche et la confiance des utilisateurs pour le système du carnet numérique.
Il serait alors impératif de placer un guide spécial pour les données personnelles. Ce guide servira d'encadrement à la gestion des accès aux carnets par les opérateurs, et par ailleurs mentionnera les typs de dossiers ne pouvant pas être protégés.
Des prix abordables sur trois offres
La création et la gestion des carnets seront bien entendu payantes, pour un coût considéré à 80% comme variable, le montant est évalué de 2 à 12 par carnet et par an en fonction des solutions. A ce sujet, les lauréats prévoient différentes modalités de souscription :
- L’abonnement, à partir d’un euro par mois
- La licence, qui consiste au paiement unique de la mise à disposition du carnet
- Le freemium, qui propose un service de base gratuit avec des fonctionnalités connexes payantes (connexion avec les compteurs intelligents ou des outils de gestion du patrimoine, augmentation de l’espace de stockage, etc.).
Selon les lauréats, il est aussi envisagé que ces frais soient dus par le propriétaire (privé ou bailleur), par les promoteurs/ constructeurs dans le neuf, voire dans la mesure du possible par l’Etat (d’après l’un des lauréats).
Certains d'entre eux pensent à d’autres faisabilités de financement, à l'exemple de la rétribution par les professionnels ou par les collectivités qui pourraient bénéficier des données anonymisées issues des carnets, la création d’une fiche Certificat d'Economie d'Energie dédiée (à plus long terme) et l’implication d’acteurs privés, comme le Vendor Relationship Management (VRM) où les fournisseurs payent l’éditeur/ hébergeur de la solution pour l’accès privilégié aux données de l’utilisateur, sous son contrôle, pour rendre des services à valeur ajoutée. Un autre sujet tout aussi intéressant et qui mérite d'être évoqué: la neutralité du carnet dans le cas de financements privés.
La publication du décret d’application et une communication au grand public: Des conditions nécessaires du déploiement en grand nombre
L'élément légal ne peut être négligé pour la mise en application du projet " déploiement massif du carnet numérique". En effet, ce projet ne peut être concrétisé que suite à la publication du décret d’application et de l’entrée en vigueur de l’obligation de création et de mise à jour du carnet. Ce sont les facteurs de mise en action du déploiement et de la massification du carnet. En dépit de ce caractère majeur, l'initiative d'instaurer voire d'imposer une obligation relative au carnet numérique n'est pas suffisante, et se pose en un réel blocage. Les opérateurs parviennent mal à visionner l'utilisation du carnet à long terme, et de ce fait, cela constitue un frein à la volonté d’éventuels acteurs relais ou partenaires de s’impliquer dans son déploiement.
Pour parer à ce problème, il serait alors nécessaire que la réglementation puisse être mise en place au plus vite. Les lauréats envisagent d'autre part qu'il serait efficace d’aligner les échéances de l’entrée en vigueur de l’obligation pour le neuf et l’existant, afin considérer l’inertie de construction, et d’anticiper tout vide juridique relatif aux premières mutations dans le neuf (vente)."Dès lors, il faut rappeler que les mentions qui devaient paraître dans le projet de loi ELAN ont finalement été supprimées et arrêter. Sous quelles formes vont-ils refaire surface au niveau du Parlement?
Une réelle dynamique doit se poser autour du carnet numérique. La règlementation ne pourra pas y faire seule.Il est besoin d'une communication par les pouvoirs publics auprès du grand public et de tous les acteurs dans le secteur du bâtiment, potentiels partenaires ou autres utilisateurs du carnet (professionnels, gestionnaires, etc.)
Il est grand temps du changement, ceci est indéniable. Les générations futures en sont conscientes et font le maximum pour trouver les solutions adéquates à chaque secteur. Car, de plus en plus de besoins se ressentent dans tous les domaines: Informatique, technologie, science... Cependant, et malgré les efforts déployés, tous les secteurs et acteurs, mais aussi pouvoirs sont interdépendants pour la mise en œuvre des projets. Tous les moyens devraient être investis dans l'optique du développement durable.