Durban est-il un coup d’épée dans l’eau ?

Alors que la plupart des climatologues s’accordent à dire que la limitation à 2 °C des gaz à effet de serre ne pourra être réalisée, d’ici à la fin du siècle, l’Union Européenne, aux côtés des pays les plus exposés au changement climatique interpellent les États-Unis et la Chine à prolonger les accords du protocole de Kyoto et à s’impliquer plus activement dans de nouvelles dynamiques.

Les 190 pays présents à la conférence de l’ONU sur le climat s’achève ce week-end.

Ce grand rendez-vous planétaire sur l’avenir du monde aura-t-il été à la hauteur de ses enjeux ? Ou va-t-il une énième fois, comme à Copenhague et à Cancun, consacrer l’indifférence la plus totale et le désengagement des 2 principales nations les plus émettrices de gaz à effet de serre que sont les Etats-Unis et la Chine ?

Le réchauffement climatique ne semble plus être la priorité du moment

Pourtant dès le début de cette conférence, Ban Ki-moon a voulu exhorter de ses vœux pieux toutes les nations du monde à se mobiliser pour cet immense défi et l’avenir des générations futures.

Devant la gravité de la situation, il a cherché à enclencher un nouvel engagement autour du protocole de Kyoto qui s’achève en 2012, en cherchant notamment à responsabiliser les grands pays industrialisés sur un accord pour une nouvelle durée.

Malheureusement arrivés quasiment au terme de ce sommet, la Russie, le Japon et le Canada n’ont pas souhaité prolonger le protocole de Kyoto ( entré en vigueur en 2005 ). Et réduire ainsi, jusqu’en 2020 leurs consommations d’énergies fossiles, premières responsables de l’émission de gaz à effet de serre.

De leur côté, les États-Unis restent sur leur position, arguant que la Chine n’avait toujours pas manifesté l’envie de ratifier un accord contraignant.

Chacun des pays développés attend semble-t-il, que l’initiative vienne des autres et soit globale pour faire un premier pas.

Même pour des pays en développement qui tiennent responsables les pays industrialisés de cette accumulation de Co2 dans l’atmosphère, telle que l’Inde n’a pas voulu s’engager sur les propositions d’un calendrier initié par l’Union Européenne.

Que faire alors pour lutter contre le réchauffement climatique, si personne ne fait rien ? Et si d’une manière concertée et globale nous ne parvenons pas réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre ?

La machine climatique ne va pas continuer à nous attendre. Elle risque même d’après les dernières études et scénarios envisagés, de régler le problème à sa manière et cela sans nous demander notre avis.

Les phénomènes climatiques extrêmes qui s’enchaînent un peu partout aux quatre coins du globe n’en sont-ils pas les premiers éléments annonciateurs ?

Au moment où la conférence de Durban s’achève, et où les pays les plus exposés aux risques liés au changement climatique demandent avec l’Union européenne un nouveau cadre et un prolongement du protocole de Kyoto, Durban sera-t-il le début ou la fin d’un désastre annoncé ?

Source: Vos économies d'énergie.fr