Faut-il renforcer la sécurité nucléaire en France?
Intrusion de Greenpeace dans deux centrales nucléaires française
Hier, des militants de Greenpeace se sont introduits dans deux centrales nucléaires françaises pour prouver l’insécurité des centrales. Il s’agit des centrales de Nogent-sur-Seine dans l’Aube et de Cruas en Ardèche. Les militants sont restés près de quatorze heures dans les centrales sans que personne ne s’en aperçoive, cela en déjouant les caméras de sécurité. Les militants de Nogent-sur-Seine avaient accroché une banderole sur le dôme de la centrale, où il était inscrit « le nucléaire sûr n’existe pas ».
Finalement, le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), qui est chargé de la sécurité des centrales nucléaires, a arrêté neuf militants hier en matinée à Nogent-sur-Seine et deux militants hier dans la soirée à Cruas. Toutes les centrales nucléaires ont été fouillées par la police pour s’assurer que d’autres militants ne s’y étaient pas introduits. Apparemment, d’autres militants de Greenpeace ont essayé de pénétrer dans les centrales de Blaye en Gironde et de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône.
Pourquoi cette intrusion de Greenpeace dans les centrales ?
Ces actes ont pour but de lutter contre le nucléaire et démentir les arguments des pro-nucléaires qui déclarent que le nucléaire est infaillible. Selon un porte-parole de Greenpeace, cette action a montré que «les installations nucléaires françaises étaient vulnérables à une intrusion humaine ».
De plus, Greenpeace a voulu dénoncer le rapport de l’IRSN de Novembre 2011. Selon une porte-parole de Greenpeace, l’audit demandé par la France et l’Europe à l’IRSN ne détermine pas les vrais risques des centrales nucléaires françaises. Cet audit ne tirerait pas les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima au Japon. Par exemple, le plan d’évacuation des populations en cas de risque nucléaire prévoit une évacuation sur un périmètre de dix kilomètres alors que lors de l’accident de Fukushima, les populations japonaises ont dues être évacuées à plus de 100kms. De plus, toujours selon la porte-parole, les risques énoncés par l’audit étaient déjà des risques connus.
Que disait le rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nationale (IRSN)?
Le rapport de 500 pages du 17 Novembre 2011 affirmait que les centrales nucléaires françaises n’avaient pas besoin d’être fermées pour cause d’insécurité. Pour autant, il était nécessaire que leur sécurité soit renforcée.
En effet, des écarts de conformité avaient été relevés sans même se mettre dans l’hypothèse d’une catastrophe naturelle comme lors de l’accident de Fukushima. Il s’agit par exemple, du manque d’eau dans les réserves de secours qui sont destinés à alimenter les générateurs de vapeur censés se déclencher en cas de problème.
Il y a aussi un manque de sécurité évident des normes de secours en cas de catastrophes naturelles. Par exemple, les normes de sécurité prévues en cas de catastrophes ne sont pas à jour par rapport aux connaissances actuelles.
En tout, c’est 58 réacteurs nucléaires qui ont été testés et évalués. Il en avait été conclu que le non-respect des normes de conformité devait se régler au plus vite et que des équipements devaient être mis en place pour protéger les fonctions vitales des centrales nucléaires françaises en cas d’accident grave.
Des réactions vives du côté de l’Etat
Nicolas Sarkozy a jugé ces actes comme irresponsables de la part de Greenpeace et de ses militants. Selon lui, il est inconcevable de mettre sa vie en danger pour de tels actes. Selon le ministre de l’énergie Eric Besson, il y a eu des « dysfonctionnements » exceptionnels au niveau de la sécurité.
Source : voseconomiesdenergie.fr