Le nombre de ménages en situation de précarité énergétique en augmentation en 2019
Le mardi 7 janvier dernier, l’ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique) a rendu public le bilan sur la situation de précarité énergétique en France en 2019. Celui-ci révèle que le nombre de ménages touchés par ce fléau a augmenté. On a recensé 233 000 victimes de plus par rapport à l’année 2018. Cet article vous fait le point sur le sujet.
Focus sur les statistiques de l’ONPE concernant la précarité énergétique
En 2018, l’ONPE, un observatoire piloté par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), a recensé 3,4 millions de foyers en situation de précarité énergétique en France Métropolitaine. Cela représente 11,7% des ménages français. En 2019, d’après les dernières statistiques de l’ADEME, le bilan ne s’est pas amélioré. Au contraire, le nombre des victimes a augmenté de 233 000 individus. La hausse reste modeste mais ce n’est pas une raison de minimiser le problème.
Notons que pour établir le bilan, l’ONPE s’est servi de deux indicateurs basés sur de nouveaux outils de mesure. Il faut citer en premier lieu l’indicateur économique qui prend en compte le taux d’effort énergétique du foyer. De quoi s’agit-il exactement ? En réalité, cet indicateur révèle le nombre de ménages modestes et très modestes qui utilisent plus de 8% de leurs revenus pour régler leur facture d’énergie.
Le second indicateur est basé sur le ressenti du froid. Selon le résultat des enquêtes annuelles menées par l’ONPE, plus de 15% de ménages français ont vécu dans le froid pendant l’hiver 2018 -2019. Un tel inconfort est dû à plusieurs facteurs. En haut de la liste, il y a la mauvaise isolation du logement. Elle est à l’origine des 41 % des cas d’inconfort thermique dans les logements en France. Ce sont ce que l’on appelle des passoires thermiques .
Mais cette sensation de froid provient également de la panne du système de chauffage (24%) ou de son manque de performance (20%). Pourtant, près de 7% des victimes de la précarité énergétique ont dû limiter le recours aux équipements de chauffage pour des raisons financières.
Les causes de l’augmentation du nombre des ménages en situation de précarité énergétique
Il est important de souligner que l’indicateur basé sur le taux d’effort énergétique a présenté un bilan positif entre les années 2016 et 2017. En effet, il était à la baisse. Mais il a avancé de 0,4 % en 2018, une hausse modérée vu que l’hiver a été plus doux. On peut aussi expliquer cela par la limitation de la consommation du chauffage dans les foyers modestes et très modestes ainsi que l’amélioration progressive des performances énergétiques des bâtiments résidentiels en France.
D’après l’ONPE, l’augmentation des prix hors taxes des énergies et la fiscalité énergétique sont les principales causes du problème. Tout cela a effectivement généré une hausse du montant des factures d’énergie qui a beaucoup pénalisé les ménages modestes et très modestes. En 2018, 572 440 foyers, contre 543 874 en 2017 (soit une hausse de 4,2%), ont dû subir l’intervention d’un fournisseur d’énergie pour cause d’impayés.
Pour certains ménages, les impayés d’énergie ont engendré une suspension de la fourniture de gaz et d’électricité ou une réduction de puissance. Pour d’autres, le problème a généré un conflit avec le fournisseur, ce qui a entraîné la résiliation du contrat.
Les demandes d’aide aux travaux d’économies d’énergie à la hausse pour lutter contre la précarité énergétique
Selon Arnaud Leroy, le président de l’ADEME et de l’ONPE, le meilleur moyen de lutter contre la précarité énergétique est d’encourager les travaux d'économies d'énergie des habitations en France. L’Etat n’a pas lésiné sur les efforts en proposant plusieurs dispositifs d’aides travaux. La demande a largement augmenté en 2019 et le nombre des bénéficiaires était aussi à la hausse. Pour éviter les impayés d’énergie par exemple, 5,7 millions de chèques énergie ont été distribués, contre 3,6 millions en 2018.
Il faut également mentionner que le nombre de foyers éligibles à cette aide a augmenté. Les autres aides comme les Fonds Solidarité Logement ont aussi été très demandées en 2019. L’ONPE n’a pas omis de mentionner que plusieurs programmes de financement innovants et efficaces ont permis de limiter la hausse des victimes de précarité énergétique. Les Certificats d'Économies d'Énergie en font partie. Ils ont donné de bons résultats en dépit des problèmes d’arnaque qui ont beaucoup augmenté ces dernières années.
Cependant, selon Arnaud Leroy, il est plus que nécessaire de renforcer l’accompagnement des ménages qui ont du mal à assurer le confort de leurs habitats et à payer leurs factures d’énergie et ce, sur l’ensemble du territoire de l’Hexagone. Il faut dire que le bilan est encore trop lourd. Pour rappel, il existe encore 3,4 millions de foyers en situation de précarité énergétique dans le pays et la plupart d’entre eux sont incapables de s’en sortir.