Les passoires thermiques : quels logements sont concernés et quelles sont les solutions ?
Depuis quelques années, les pouvoirs publics et les divers organismes environnementaux mènent une lutte acharnée contre le réchauffement climatique. Pour ce faire, ils ont mis en place des stratégies visant à préserver l’environnement, à réduire les émissions de CO2 et à privilégier l’utilisation des énergies vertes.
Parmi les mesures prises, il y a la réduction des logements nommés « passoires thermiques », ils sont encore au nombre de 8 millions actuellement. Mais comment reconnaître ces logements ? Quelles sont les solutions à adopter pour améliorer leur efficacité énergétique ?
Tout savoir sur les maisons « passoires thermiques »
Selon une enquête menée par le Médiateur National de l’Energie, encore 18% des Français sont en situation de précarité énergétique durant l’hiver. La plupart d’entre eux vivent dans de véritables passoires thermiques. Ce terme est fréquemment utilisé et indique un type précis de logements.
Les passoires thermiques : définition
Une « passoire thermique » est avant tout un logement mal isolé. C’est-à-dire qu’il comporte plusieurs ponts thermiques, faisant entrer l’air froid de l’hiver et la chaleur de l’été.
A l’intérieur d’un tel habitat, il fait chaud en été et froid en hiver. Pour rétablir le confort thermique de ses occupants pendant la saison hivernale, il faut pousser les chauffages, et ce, de jour comme de nuit. De même, les climatisations doivent fonctionner de façon soutenue durant la saison chaude.
Les passoires thermiques entrainent un manque d’efficacité énergétique
À cause du manque de performance énergétique du logement, le propriétaire ou le locataire voit sa consommation d’énergie augmenter année après année. Si en moyenne, elle devrait être de 190 kwh/an/m2. Elle peut aller de 350 kWh/an/m² à 400 kWh/an/m² dans une passoire thermique.
Cela constitue un véritable gaspillage d’énergie. Évidemment, la facture énergétique du logement sera très importante. Si ses occupants n’ont pas les moyens de la régler, ils s’exposent alors à un niveau de précarité plus important.
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Comment identifier une passoire thermique
En général, les passoires thermiques correspondent à d’anciennes maisons. Cela dit, certains logements récents manquent aussi de performance énergétique et il existe différents moyens de les identifier.
L’année de construction pour identifier une passoire thermique
De nombreuses études ont révélé que les passoires énergétiques concernent surtout les maisons érigées entre les années 1949 et 1975 sauf si elles ont connu une importante rénovation. Ceci s’explique simplement. Avant 1949, on privilégiait encore les matériaux de construction lourds, ce qui a optimisé l’étanchéité du bâti à l’air. Ainsi, les logements construits avant cette année ont une bonne performance énergétique.
Après 1975, les premières réglementations thermiques ont vu le jour. Les constructions devaient s’effectuer dans le respect des exigences techniques mentionnées dans la loi nº 74-908 du 28 octobre 1978. Cela signifie que les bâtiments construits à partir de 1975 sont également dotés d’une bonne efficacité énergétique.
En revanche, entre les deux périodes, les travaux de construction ont été réalisés sans aucune règle précise. Or à l’époque, les matériaux exploités ne garantissaient pas une bonne isolation et une consommation énergétique optimale du bâtiment. Il s’avère par ailleurs que les logements érigés entre 1949 et 1975 représentent plus de 25% du parc immobilier en France.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) pour identifier les passoires thermiques
Le DPE est un outil mis en vigueur pour déterminer l’efficacité énergétique d’un logement. C’est une analyse technique menée par un professionnel. Ce dernier va établir un bilan pour mettre en évidence l’étiquette énergétique du logement.
Les logements les plus économes en énergie appartiennent à la classe A tandis que les plus énergivores font partie de la classe G. Il faut souligner que la consommation énergétique d’un habitat classé A est de 50kWh/an/m au maximum. En revanche, celle d’un logement de classe G est supérieur à 450 kWh/an/m2.
Cela dit, l’établissement d’un DPE n’est obligatoire qu’en cas de projet de vente ou de mise en location d’un logement.
Les mesures pour lutter contre les passoires thermiques
La rénovation des passoires thermiques a fait partie des engagements du président Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017. Cependant, selon le ministre de la Transition écologique et solidaire, l’objectif reste difficile à atteindre.
Pour réduire le nombre des passoires thermiques en France, l’Etat a mis en place des moyens d’accompagnement ainsi que des mesures assez contraignantes pouvant souvent être considérées comme des pénalités. Elles concernent principalement les propriétaires qui prévoient de mettre en location ou en vente un bâtiment énergivore.
Une hausse de la taxation pour lutter contre les passoires thermiques
La taxation est à la hausse pour les logements énergivores. Un système de bonus/malus est appliqué pour les propriétaires et pénalise ceux qui mettent en location un habitat passoire thermique.
Les travaux de rénovation énergétiques obligatoires pour éviter le phénomène des passoires thermiques
Avant de finaliser une vente de bien immobilier, il est obligatoire de réaliser des travaux de rénovation énergétique. Sinon, les propriétaires peuvent devoir payer des droits de mutation importants.
Le paiement de la facture partagé pour réduire les risques liés aux passoires thermiques
Sachez aussi que si le montant de la facture est excessif suite au manque d’efficacité énergétique du logement, il sera partagé entre le locataire et le propriétaire.
Les moyens d’améliorer la performance énergétique du logement pour réduire les passoires thermiques
Pour éviter les pénalités, tout propriétaire qui envisage de vendre ou de louer un logement a intérêt à faire des rénovations. Évidemment, les ménages qui vivent dans ce genre d’habitation devraient aussi lancer les travaux. Ils sont à accomplir par ordre d’importance.
Lutter contre les passoires thermiques grâce à l’isolation thermique
C’est le meilleur remède aux déperditions de chaleur. L’isolation thermique permet d’éliminer les échanges de chaleur. Ainsi, pour transformer une passoire thermique en un logement riche confortable, il faut penser à isoler les combles, isoler les murs et isoler le plancher.
Installer un chauffage performant et économe en énergie pour éviter le phénomène des passoires thermiques
C’est un autre projet à réaliser si on veut que le logement bénéficie d’une haute performance énergétique. Les chauffages efficaces et moins énergivores ne manquent pas sur le marché.
Pour réduire sa consommation en énergie, il faut miser sur des appareils fonctionnant avec des énergies renouvelables, notamment avec la pompe à chaleur. De plus, ils garantissent une économie d’argent sur le long terme, sans compter le fait qu’ils sont écologiques.
Les aides dont vous pouvez profiter contre les passoires thermiques
Pour encourager la réalisation des travaux de rénovation qui sont souvent coûteux, l’Etat propose des aides financières.
- Le CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique). Tous les propriétaires ou locataires qui accomplissent des travaux dans leur résidence principale ont droit à ce dispositif. Il permet une déduction de 30% des dépenses sur les impôts.
- L’éco-prêt à taux zéro permettant d’accéder à un taux sans intérêt
- Les aides de l’Anah
- Les primes énergies incluant le Coup de pouce chauffage et le Coup de pouce Isolation
- La TVA réduite à 5,5%
C’est une liste non exhaustive des aides qu’on peut bénéficier. Les collectivités territoriales et d’autres organismes comme l’Ademe allouent aussi des subventions intéressantes.
En somme, les passoires thermiques sont des logements mal isolés. Ils sont trop énergivores et ne peuvent pas garantir le confort de leurs occupants en été comme en hiver. Pour les identifier, il suffit de vérifier l’année de construction. On peut aussi faire un DPE. Ces logements qualifiés de passoire thermique ont besoin d’une grande rénovation. L’isolation et le remplacement des chauffages vétustes sont les principales solutions à adopter. Ces travaux ouvrent droit à des aides financières comme le CITE et l’éco-PTZ.