Le premier parc éolien citoyen voit le jour

Les parcs éoliens imposés par les professionnels du secteur font systématiquement l’objet de vives critiques de la part des riverains. Partant de ce postulat, des habitants de Béganne dans le Morbihan ont entériné hier le premier parc éolien issu de leur volonté, rapporte Le Parisien. Début de la construction prévu à l’automne.

Le vent tourne pour l’éolien français. Après l’appel d’offres lancé par Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, le mois dernier envers les professionnels de l’éolien, des initiatives citoyennes mettent en lumière les bienfaits des énergies renouvelables. A Béganne, près de Redon (Ille-et-Villaine), des habitants se mobilisent depuis une dizaine d’années pour installer un parc éolien dans leur ville, selon Le Parisien. « Les parcs éoliens, voulus le plus souvent par les grands groupes industriels, sont régulièrement l’objet d’opposition des riverains, fait état au quotidien Michel Leclercq, de l’association Eoliennes en Pays de Vilaine. Nous, nous sommes partis du principe que, si ce sont les riverains qui les organisent, il peut y avoir consensus pour leur existence et des retombées économiques pour compenser d’éventuelles nuisances ».

Une bataille de longue haleine

Si ces machines à vent peuvent sortir de terre à l’automne, c’est parce qu’une bataille stratégique a été opérée, et ce depuis dix ans. « L’idée date de 2002, se souvient M. Leclerc. Il a fallu expliquer, mobiliser et… trouver le financement. Le premier pas a été de devenir opérateur en créant une SARL, Sites à Watts, pour porter le dossier auprès des administrations et défendre notre point de vue ». La mairie de Béganne a délivré le permis de construire en 2009.

Une production pour 20 000 habitants

Ainsi, quatre éoliennes de cent mètres de haut vont pointer leurs hélices dans le ciel Bégannais, sur la rive droite de la Vilaine. Dès l’an prochain, une production de 8 MW est estimée pour l’ensemble du parc. Près de 8 000 foyers, soit 20 000 personnes, pourront en profiter. Sans compter le chauffage. Cette initiative citoyenne devrait faire des émules dans l’ensemble de l’Hexagone pour les habitants soucieux de réduire leur facture d’électricité et de préserver leur environnement.