Les énergies renouvelables sont désormais moins soutenues en France
Si les énergies propres étaient il y a quelques années considérées comme les seules viables pour l’avenir de la planète, elles souffrent aujourd’hui d’une panne sèche en France. Entre 1997 et 2010, l’électricité obtenue grâce aux énergies renouvelables a stagné autour de 15 %, selon le bilan énergétique de la France publié début juillet.
Quel avenir pour le solaire et le photovoltaïque français ? Une douloureuse question à laquelle le gouvernement semble incapable d’apporter de réponse, pris en étau entre les objectifs du Grenelle de l’environnement et la crainte d’une bulle spéculative. Au premier trimestre, la puissance installée du parc photovoltaïque « a encore grimpé de 25 % pour atteindre 1 337 MW, près de 1 000 MW de plus qu’un an auparavant », souligne Libération. Mais, dans le contexte de besoins en électricité sans cesse croissants, ce rythme « ne suffit pas à compenser la baisse tendancielle de la production hydroélectrique », rappelle le quotidien.
Une filière qui détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée aujourd'hui
Pis, c’est toute une filière qui ne croit plus en l’avenir. Après le moratoire de trois mois décrété par le gouvernement fin 2010 sur les grosses installations, les professionnels du secteur se préparent au pire pour le deuxième trimestre, sur le plan de l’emploi. En effet, « en mars, les énergies vertes ont pour la première fois depuis 2009 détruit plus d’emplois qu’elles n’en ont créés », explique Libération. Les professionnels déplorent en filigrane un problème d’image : d'après Richard Loyen, délégué général de l’association professionnelle Enerplan cité par le quotidien, les professionnels sont considérés comme des « spéculateurs qui font monter le prix de l’électricité des Français au bénéfice d’industriels chinois ».
En guise de réponse, le gouvernement prévoit dans les secteurs éoliens et solaires des appels d’offres cet été, destinés à « donner de la visibilité à l’industrie et se donner les moyens d’installer une filière en France et d’y développer l’emploi », déclarait il y a quelques jours la ministre de l’Ecologie. Ce qui, loin d’apaiser, ne fait pour l’heure qu’agacer les concernés.